vendredi 3 janvier 2014

7 mois et demi et toujours le bon lait de Maman...

Ça a été dur, l'allaitement, ces dernières semaines...
Et c'est là qu'on se rend compte que le soutien des proches est super important, quand la fatigue a tendance à l'importer sur la motivation.

Violette était ailleurs, se dispersait, se déconcentrait, aux tétées... Moi, un peu agacée...
En plus la bougresse trouvait ça follement amusant de me mordre le sein avec ses deux dents... Elle s'en donnait à cœur joie... Je criais, elle pleurait... Je présentais finalement mon sein à reculons... Vraiment, des moments très chouettes..... !
Amis, collègues et famille me rabâchant sans cesse : "Tu sais, enfin, moi je dis ça, je dis rien hein... mais quand ça commence comme ça, ça veut dire que c'est la fin, hein...", 
"Si tu es malade ou fatiguée, essaie de passer en allaitement mixte, ce lait là est très bien!", 
"Faut vraiment que tu te remplumes, ça fait moche là", 
"Elle n'a plus besoin de ton lait la journée maintenant! Tu n'as plus besoin de tirer ! Tu n'es pas une vache!"
"Violette est malade ? C'est pas ton lait tiré qui a tourné ? T'es sûre qu'il y a encore tout ce qu'il faut dedans ?"  
"Quand est-ce-que tu remets tes soutifs sexy ?"  
"J'ai vu un bébé et sa mère, il avait plus d'un an et elle l'allaitait encore, tu te rends compte ??? C'est quand même vachement infantilisant d'allaiter longtemps son enfant !!"
(Certifié texte haut)
Heureusement, il y a d'autres (mais rares!) sons de cloche (Anne-So, Lucie...), et avec un peu de repos et de temps pour recadrer les choses dans ma tête, j'ai plutôt choisi d'essayer de régler les problèmes un par un... Car je veux rester dans un maternage proximal, avec un allaitement, si ce n'est à la demande, au moins "à l'amiable", pour également répondre pleinement aux besoins affectifs de ma fille (et aux miens !). Et tant pis si j'en fais "une capricieuse" et si je "freine son autonomie" (ce dont je doute vraiment, pour moi je la sécurise simplement le temps qu'il faut...)

Donc j'ai grondé ma Violette quelques fois pour lui expliquer que le sein de Maman n'était pas à mordre et que ça me faisait autant de mal que de peine de la voir me faire ça. Elle a beaucoup pleuré par mes réprimandes, plutôt vexée qu'autre chose, je dirais... (Ma pauvre poupée...) Mais finalement le problème des morsures ne s'est pas reproduit depuis, donc j'ose dire que c'est réglé et qu'elle a compris. Touchons du bois.
Je crois aussi qu'elle sentait que "je n'étais plus trop dedans" :  fatiguée, envie d'expédier les tétées pour pouvoir me reposer un peu le soir, ou faire les purées plus tôt pour être tranquille et me coucher un peu plus tôt que minuit passé... (Oui je crois que je me suis un peu laissée déborder...). Peut-être même que, à force d'entendre toutes les remarques qui fusaient, je n'assumais plus de me dévouer autant pour elle ? Avais-je honte, quelque part, d'allaiter ?? Avais-je honte de cette image qu'on me donnait ?
Du coup, si je n'étais plus trop dedans, à la regarder boire, lui sourire, lui caresser la tête, son petit dos, ses petits pieds, lui prendre ses petites mains, ça ne l'intéressait plus trop non plus.
Parce qu'allaiter, ce n'est pas simplement une question de nourrissage
Alors, nous avons pris le temps et nous nous sommes réinstallées dans nos "instants tétouilles", et elle s'est recadrée dedans toute seule et naturellement. J'avoue que je regrette de m'être laissée aller, jusqu'à oublier ça, justement : allaiter, ce n'est pas simplement une question de nourrissage. Si l'on choisit d'allaiter, on ne le fait pas à moitié.
Ça n'a pas été facile au moment des fêtes de fin d'année, avec tout le monde, toute la famille, qui était venue nous voir, de remettre en place cet allaitement serein. Il y avait beaucoup de bruit et d'agitation partout et il a vraiment fallu que l'on s'éclipse par moment. Mais c'était nécessaire et elle en avait besoin autant que moi.  Finalement je ne le regrette pas.
Depuis, elle a retrouvé le plaisir de téter, et moi d'allaiter. Elle pousse comme un champignon et elle est tombée une seule fois malade en 7 mois et demi d’existence.
Je ne me suis jamais aussi bien sentie dans mon corps et dans ma tête que depuis que j'ai donné la vie et que je nourris mon enfant.

J'espère que nous pourrons mener encore longtemps cette aventure elle et moi.
Ce n'est pas tous les jours facile, mais ça vaut vraiment la peine de s'accrocher.

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